21/05/2008

Bernard Saulnier à l'Usine

Jour 1

Y’a rien de mal a crever de faim, mais qui vous fait crever? Voilà tout artiste aspire a vivre de son art malgré le dictât de la majorité du bon goût bien enveloppé. Pourtant le beau est une vertu. No future n’existe plus, future without a cause? Non y’en a une cause, le vert, l’écologique et on se passe le caviar a cinquante ans fier de nos reer éthique. Trop tard nous avions tout eux ils n’ont rien qu’imagination et tentent de se tirer de la merde que le demi-vieux a laissé. Vous riez a en faire fondre les glaciers, vous avez abattus l’arbre devant lequel je priais, pis notre race de gérant d’estrade électrique laisse aux enfants des rêves de Las Vegas saignant. Pourtant près d’ici un meurtre a eu lieu, on ne bouge pas le sourcil, on garde la pause, faut sauver les apparences, le théâtre de la cruauté non merci! Smith je le connais pas, y’a que Ford le nazi et son modèle T que tout le monde pouvait acheter et encore pour les toxicos l’art c’est du lard, on en a pas gros sur les os, l’art on l’a dans l’œil expressionniste machinique sollicité de partout avec comme point critique la liberté de ne rien faire de se perdre dans les odeurs de la mort. L’aliénation vécu à la sauce urbaine, les vieux curés me conseillent de laisser l’art aux jeunes. La maîtrise du vocabulaire technique des « Beaux-arts » sert l’exclusion d’une large masse, va pour le geste de l’usine du moins c’est inclusif. L’extraordinaire c’est la sérénité dans laquelle on crée. On s’adonne aux gestes mécaniques et nos pensées s’évaporent dans le geste répétitif créatif.


Jour 2

Ce matin devant l’usine à paysage les passants ont un visage dur, certains parlent seul, d’autre sourient quand on dis bonjour. Un bout de paysage schématisé voilà l’offre, y’a quarante ans ils disaient sous les pavés la plage, ici maintenant rue Ontario y’a un désir de partage de l’art sériel sociable, sociable comme dans socialisme pour mettre un peu de baume sur les plaies des mères isolées, ces mères à l’usine à paysage je les vois comme des reines dans une ruche expérimentale. Aujourd’hui je me suis contenté d’observer le maillage et à parfois désirer l’anarchie esthétique pourtant l’usine c’est aussi une quête d’amour, tout art est quête d’amour et ça prend beaucoup de talent pour vivre dans l’hostilité urbaine remplie de voiture, elles aussi faites en série. La série artistique demande l’attention, la méthode est vieille, mais l’attention est là et moi pendant que je cherche le brut ailleurs que dans l’asphalte, je suis une brute pastorale comme le paysage qui évoque la campagne la vie des champs. Dans la vitrine sobre les gars saouls s’attendrissent pourtant à l’usine l’art passe par la corde à linge sans y passer la nuit. Dans la misère suis-je partie prenante ou donnante? Les gens rentrent à la maison revenant de l’usine sans même jeter un œil sur cette autre usine qui essais d’humaniser le contact entre les gens, c’est tout un art!!!


Jour 3

Rendez-vous raté

Entrons dans le vif du sujet, l’art et le milieu, L’Usine à paysage entre Dorion et Cartier, on a beau avoir toutes les belles pensées sociales, quand on est situé, le fameux « in situ » entre une shop de tatouage qui selon moi est le degré zéro de l’art et voisin d’un charlatan exploiteur qui fait payer les artistes pour se produire ça commence mal. Entre Dorion et Cartier sur Ontario c’est populaire au mauvais sens du terme, ce qui pose la question comment rejoindre les gens qui sont rébarbatifs à toutes forme d’art? Comment toucher le quidam dans son quotidien de bout de rue. Le quidam renfermé dans son univers de peur de dénigrement pour qui l’art n’est que le dimanche comme dans peintre du dimanche. On a beau forger le tissu social la marge resteras concentrique par opposition à excentrique celui qui vie loin du centre. La cohabitation semble réussie malgré quelques antipathie, une cohabitation vécu sur le mode de cette même peur, « Touche pas à mon monde j’irai pas dans le tien ». À la limite vaux mieux un « c’est bein lette ce que vous faites » qu’un silence réprobateur. Si nous revenons à l’art à sa valeur monétaire dans le présent une gestion capitaliste est toujours la façon de remplir un désir. Pour L’usine à paysage on peux pas clamer la rareté, les affiches sont faites en série mais unique dans la touche, le coup de pinceau, la valeur d’une œuvre est fonction de son unicité parfois même de sa présence dans les médias. McLuhan disait « The medium is the message » pas de socialisme là dedans. Je sais mes idées sont confuses mais l’art ne se fait il pas souvent dans une grande confusion, confusion de genre, de méthode, de pratique.

Art et socialisme

Dans l’idéal socialiste la culture du prolétaire prime. L’Usine à paysage place le prolétaire en situation de production artistique c’est a contrario. Une autre question, le prolétaire réussiras il a intéresser le bourgeois à son œuvre et même la fabrique réussiras elle a distraire le chômeur. Dans le système soviet l’art doit redevenir un processus total qui transforme la vie. L’Usine forge de l’interaction pourtant comme souvent le principal intéressé manque à l’appel, l’analphabète se rince le gosier et s’amuse de toutes ces prétentions. Money is le nerf de la guerre. Le système de bourses de subventions nous crée un art d’État toute les initiatives ne sont pas prise sur le même pied, parfois plus c’est pointu plus ça plaît à ceux qui dispensent pour ne pas dire dépensent l’argent de l’État et encore à contrario le moindre gribouillis parfois deviens de l’art. Bienvenu dans ma confusion.!


Jour 4

Who the fuck am I ? Je m’échine a essayer de comprendre une performance, c’est facile de jouer le go-gauche bête, tant qu’a être dans l’intime autant écrire sur ma situation d’invalide schizophrène paranoïaque incapable de travailler à l’usine, même à l’usine à paysage. Je suis confiné à l’art brut, une séquence de parano en réhabilitation. Je suis incohérent trop vieux, j’ai pas d’affaire là, problème d’intégration. Je comprend rien ça me rentre dans le corps comme le poignard de l’ignorance. Foutu folie! Ouais! Je fais mon révolutionnaire de salon. Les barbares seront refoulés dans d’autre quartier. Je ne pense pas que l’affiche de l’usine devienne une arme entre les mains de l’insurrection. Bien sur y’a toujours l’utopie, l’exigence de fraternité, d’organisation, de justice. Pauvre con! Ils ont l’instruction faut pas jouer dans ces eaux là. L’usine générale sera elle un jour dirigée comme la particulière. N’empêche presque à tous les soirs j’ai le désir de mourir, discours simple! Pendant ce temps là les femmes immigrées sont dans le sweating system et dans un budget d’assisté social l’alimentation et le loyer accapare tout pas de place pour l’art. Les mots ne sont pas important les gestes oui! L’usine à paysage devrait être au temps standard au taylorisme. On a les aliénations qu’on peux pas celle qu’on veux. L’affiche de l’usine permet elle la curiosité envers la nature le paysage? Humain my ass! La séduction de la ville est corruption. Ceux qui rêvent d’un quartier plus humain sont des néo-romantiques. La révolution n’est plus qu’un slogan publicitaire. Pour les nouvelles façons de ressentir les choses faut repasser. On s’en fout de mes questions ce sont les mêmes qu’à la fin du dix neuvième début du vingtième siècles. Mon désir de mort contre le vouloir vivre irréductible et irrationnel de Schopenhauer. Je tente de trouver refuge dans les arabesques de l’art. Je réussis pas. Le paysage en ville c’est le cri de Munch. Dans nos sociétés tout est il voué a devenir objet de consommations? C’est justement pas ça , je veux consommer personne, la petite vite ne m’intéresse pas. L’affiche avec ses simplifications joue le rôle d’un miroir grossissant ou le siècle et ses contradictions se reflètent. Pourtant j’ai peint, j’ai parlé, j’ai même lu et je m’en porte pas plus mal, les gars sympathique ça fait pas des bons écrivains, autodidacte bullshit!!! Je connais rien. Tiens la nuit arrive je suis encore debout. Je pense aux amazones...

Certains passages sont tirés de : L’affiche miroir de l’histoire Max Gallo


Jour 5

Quatre heures trente. J’arrive de l’usine à paysage. J’écoute la création du monde de Darius Milhaud. Je pensais avoir trouvé un filon avec l’homosexualité et l’art mais comme disait Luoar Yaugud « Toutte est dans toutte ». Je questionne mon rapport avec les modes de sexualité « différent ». Ce qui s’installe en moi c’est l’angoisse quand j’entend siffler. Pendant ce temps là Morrisson gueule dans le mac. Dehors un chauffeur de taxi viens chercher quelqu’un qui n’a pas téléphoné. Dans ma paranoïa je pense à l’usine à paysage comme à un squat mais j’ai un chez moi que j’aime bien. Je pense à toute les fois ou j’ai fait échouer des projets artistiques. J’ai pas a détruire rien même pas la péripatéticienne qui s’excuse de bloquer le chemin. Si elle savait comment je me sent moins qu’elle. Ouais! C’est pas le gonzo writing gelé de Thompson. Derrière l’usine un gars récupère des pièces d’électro ménager, c’est long et répétitif. Je cherche la poésie dans les contrôles de cuisinières. On a un peu parlé de pink money dans mon cas je parlerais de grey money. Ce je préféré au ils parce que je me met en cause, me met en scène, plutôt que le « ils jousent » du gars d’en face. Hon! Ça fait dur mon affaire. Chasse, pêche, province, usine à paysage. Contre l’oppression l’art toxique. Bernie! Je perçois le mépris dans un regard fugace. Je suis ce qu’on ne veux pas être. One way sampling take a walk on the wild side Lou Reed. Les voyeurs c’est mal vu mais qui regarde. Ouais! C’est pas icitte que je vais augmenter ma marge de crédit. Je dois contourner les obstacles. Drette en face de l’usine à paysage la masseuse bat tout les clichés, blonde, écourtichées, on vois poindre le massage « complet » à la québécoise. Je me dénigre la mise en scène est parfaite, les costumes d’artistes confondent, encore les clichés. Comment ça s’appelle un voyeur auditif, un auditeur? Mise en scène, mise en scène, je veux pas me faire poser des questions maintenant sur ce que j’écris. Le je reviens souvent, passer à côté serait une gaffe. Ça ne part que de moi récepteur auditeur. Comme y’a pas de conditionnel j’ai pas décris ce qui se passait à l’usine à paysage, peintre, sculpteur, performeur étaient là. Je comprend pas encore les enjeux ni même si il Y en a. Je m’en tiens à ma perception intime. Vanier avant de mourir disait « il n’y a plus de cause » à moi de m’en faire une. Une cause au sens noble. Bein oui!!! Jésus était gay. Jésus était toutte Dieu.


Jour 6

Are you experienced? Jimi Hendrix

Le défi c’est de dire tout, de l’écrire et d’être vrai, c’est plus facile d’écrire qu’on a sodomisé son chien que d’écrire sur Dieu. Est-ce que l’usine à paysage est un état d’esprit? Mon Onk fait dans les arts! Un vieux drop-out de secondaire 5 avec une écriture du même niveau, l’hypersensibilité c’est une chose, passé sa frustration en envoyant des pièces attachées dans un courriel une autre. La torture!!! La torture!!! Ridicule!!! Ridicule!!! Je reviens chez moi avec ce goût de me flinguer. Je vais essayer d’être drôle l’humour ça me réussit pas. Paranoïa un thème récurrent chez moi. Le fou, le fou de quoi, de l’usine à paysage envoèye fort!!! Dans l’introspection mon Bob. Je fais la plage, une plage comme un désert arabe. Je me sens sous observation, ça me rappelle mes journées dans l’anti-chambre de la folie. Lis Audrey, lis je te les donne mes textes fait en ce que t’en veux ça m’importe peux. Tant qu’il n’y a pas de verre sans tain c’est bien c’est convivial. Par contre je suis d’avis qu’il y a un minimum de torture dans toute création. Ça grouille!! Ça grouille!!! Y’a plein de monde ça s’active ça discute et moi avec mon carnet dix neuvième siècle… Ouais!!! Je suis scandalisé par des choses bien niaiseuses comme le bingo et sur un autre plan les jeunes filles qui croient que je cherche ma mère. C’est électrique aujourd’hui à l’usine à paysage. Les filles mangent dehors c’est ensoleillé pour mes idées je devrai les repenser faute de pouvoir les articuler. J’ai pas le talent de Richard Desjardins inutile de penser faire comme lui. Je reste dans l’ombre et à la base. J’en finis plus de finir. Do it!! That’s what Jerry Rubin was saying. Il a finis millionnaire parano écrasé par une voiture. Fucking shit!!! J’en ai pas de succès même pas d’estime. J’en veux pas. L’estime ça commence par moi l’estime des autre viendras et encore c’est pas certain. Je pense à la virilité c’est pas fort dans l’art ce l’étais moins chez les motards. Ouais!!! Je suis chiant!!! Audrey tu peux voler ce que tu veux c’est un jeu. Je suis incapable de m’amuser je sais pas vivre. Je suis toujours au prise avec le dénigrement. Je me dénigre, le chanteur d’opéra j’en parle pas… Parlez moé pas de grammaire je sais pas ce que c’est, je suis foutu pour l’écriture toujours la même mélopée. Chien chiant incapable d’ouvrir un pot sans se blesser. Je peux pas être autre que je, sachant que Denis Vanier a écris Je ça me laisse pas beaucoup d’espace. L’installation crêmage est réussis et je beurre je beurre… J’ai affaire à des gens bien élevés pas de harley sans préjugés. Ouais!!! Audrey je vais t’écrire la vérité je me fait crosser a écrire des conneries. Qu’est ce que t’en pense je me recycle dans le recyclage… Bon!!! Des tatoueurs moé les tatoueurs j’aime pas ça. Ça aucun sens. On termine la journée sur Elvis, musique de prolo. I will end it like it begins. Are you experienced?


Jour 7

On ne mord pas la main qui nous nourris s’agit pas de la mordre mais de la trancher pour en faire un beau moignon et l’exposer sanguinolent. Dans le temps, dis le demi-vieux, ils disaient « faites pas confiance à une personne de plus de trente ans » aussitôt que je vois l’autre l’angoisse me prend. Je sors de ma zone de confort, c’est stimulant. J’avais besoin d’être rassuré mais c’est l’effarement. Je peux pas écrire sur la pratique, les praticiens c’est eux. Time is money et je dépense je dépense… Je suis un vieux freak accroché comme un trente trois tours des familles. Je souffle sur un nuage en espérant qu’il avance vite. Les onomatopées ça me fout les boules. Ouais!!! MonOnk a lavé les bécosses c’est bon pour l’humilité et pendant que l’artiste fait son crémage c’est Leonard Cohen qui chante dans le mac, du liquide à vaisselle dans un contenant de film photo y’a de quoi rendre et de toute façon je le suis parano. C’est cuisine ce matin dans l’usine à paysage, œufs, café, cigarette, ça prend quand même quelqu’un pour passer la serpillière la moppe. Crazy! Nuts! Les rires hystériques. La montagne de l’affiche c’est Gibraltar, le gars voulais qu’elle tombe sur le ten Downing street et qu’elle fasse couler l’Angleterre comme Atlantis. Je suis debout à la porte ça me rappelle un vieux rôle que j’ai joué « doorman » mais j’ai pas la carrure. Bon! Observateur, auditeur. Je mettrai pas ma patte sur l’affiche. J’observe… Ça rie… Ça rie… Le jeu s’annonce ça s’installe, j’entend un petit hou de dédain. Bon on ferme la yeule à Janis. C’est des permanents de la C.S.N. Le Fond-Action petit historique en remontant à nos arrières grand pères catho, ça s’intéresse tellement aux affaires sociales que les trois-quarts des habitants du centre-sud mangent des miettes de pain. Ils disent que les actionnaires sont pas riches. Bullshit!!! Vous me ferez pas brailler sur les employés d’hôpitaux ils font leurs pain et leurs beurre de la folie. Moé quand ils parlent d’investissement dans les entreprises, je pense aux p.m.e. qui sont pour moi de la marde, c’est vrai, c’est vrai j’achète mon lait au dépanneur à gauche, non! Non! À gauche dans la rue c’est du micro-crédit. On est bien loin de l’art, les affiches passent la pauvreté reste. Bein oui madame je mange vos restes et les actionnaires sont pas riches raconter ça à d’autre. Et là vous croyez que je me prend pour le Prof. Lauzon mais en moins bon. Ça m’étonne l’économie sociale quand on fait livrer des petits fours en Mini Van. Deux trois plateaux… Pis la madame à trouve ça le fun de demander à des artistes, yé ou le fun? Moé je suis un écrivain désintégré. Moé! Je farme ma yeule. Pis l’autre qui parle de rapport vertical intergénérationnel, belle phrase, moi je parlerais de rapport d’angle j’étais dans le coin. On sent un petit vibrato dans sa voix. Pour en revenir à l’art je me demande si le choix des éléments de la composition prennent pour les artistes un sens inconscient? J’entend un « pèter la gueule » vieux fou! Demi vieux fou! Ma réflexion sur les motards est pas fortes, je porte un perfecto d’autre appellent ça un coat de cuir, des jeans, un t-shirt gris et j’ai un buck dans le dos. Je suis vraiment out down the drain. Je sent les rires faux et tout à coup je suis au bord des larmes. Bein non! Y’a personne qui va me dire que j’ai l’air cultivé! Oèyon donc! Game over.
Ouais! Acouphène ça fait de la belle musique. Question intelligence c’est pas mon fort. J’ai pas le don pour les rapports sociaux. Je tape toujours sur le même clou. La performeuse travaille fort et moi je me contente de noter des esties de niaiseries… Son œuvre fait partie du discours sur la condition féminine. L’artiste m’a appris ma pédanterie et ma connerie comme le chante Brassens. C’est pas fort tout ce salmigondis. Le rhinocéros de chez Léo me travaille. Johnny Cash chante dans le mac. Yes sir Johnny! Ça vacille question station mentale. Y’oure gonna cry oui je vais pleurer. Là ou je trouve ça impossible c’est dans deuxième degré ou le troisième and that’s what’s torture me. Y’a rien de plus plate que de se faire voler un tableau. J’en ai vu passer plusieurs sur la rue Ontario. Je rate toujours les occasions de me taire. La performeuse a finis et moi et moi je suis un estie de capoté. Je trouve ça beau la disposition de ses outils… Coin Cartier Ontario un petit gars passe et crie : L’Enfer!!!

P.S. Tout ce qui m’anime c’est l’envie.


Jour 8

Bon! Calme toé le pompom, le calme, le destin, les illusions perdues de Balzac. Je veux exploiter, si on peu exploiter une notion de calme de sérénité. L’acceptation c’est zen ça permet de pas trop se faire bousculer par les avatars de la vie. La révolte le ressentiment c’est pas très pratique ça m’enfonce dans de mauvaises visions, accepter d’être soi avec ses forces, ses faiblesses, ses défauts, ses qualités. Ce matin Hank William chante dans le mac, Hank il avait de la peine, moi aussi j’en ai de la peine de la nostalgie. Même si je fais mon enragé au fond je suis un toutou, une bonne grosse bouille. Gabin chantait je sais que je ne sais pas. Je me la fais dure pour rien. Cette révolte ce rejet de mes émotions est inutile mon désir profond est que d’autre ne frappent pas les mêmes écueils. Ouais!!! Là ça switche. Je ne resterai pas longtemps à l’usine à paysage aujourd’hui. J’en ai écoeuré tellement d’artiste dans ma vie. Ouais! Je pars encore dans mon autodénigrement comme si je cherchais l’approbation dans mes révoltes puériles. Franchement je suis pas de l’or ni de la marde juste un être humain qui essais d’être aussi humain que possible. Je dois donner cette intention aux autre. Je trouve le calme dans le paysage, la musique folk. Le calme, le calme, j’en veux du calme, la paix et cesser d’être curieux pourtant j’ai essayé de regarder l’aquarium télévision. Je suis le poisson. J’ai juste cet estie de mot là dans ma tête,pédant et si plutôt j’étais inspirant comme calme c’est plutôt le « va t’en chez vous estie de fatigant! » Calmate! Calmate! Je m’accepte c’est facile à écrire mais dans les faits je suis pas trop zen. Veux tu bein me dire… Mongrain… Destroy. La folie de vouloir inspirer les gens spirituellement. Le bonhomme dans la cour derrière l’usine à paysage dis à son chien « tu me fait bander » La Bolduc s’inspire de… Leduc va dire… Tata Saulnier, tata t’arrive à rien, garder la ligne, les rouge on pas de partis, les roses… One way! Please turn the other side. L’usine à paysage j’y pense à Dédé Fortin, parfois je me charcuterais pour m’enlever de la tête mon attitude de prolo réactionnaire. Tout ça fait que je suis une merde… Bye! Bye! Le calme la sérénité. Jouer au vieux sages ça m’intéresse pas, ça me réussit pas. Aujourd’hui je suis bien loin de l’usine à paysage. Je pense au recyclage. Midi j’entend les cloches qui sonnent l’angélus, ça me rassure. Qu’est qui t’est arrivé donc? Ouais!!! Je cherche Dieu une espèce de mouvance spirituelle. Ouais!!! Ouais!!! Ma connerie m’étouffe, le chien, le chien, je suis bien seul dans mon délire, écrire c’est ça la solitude envers et contre tous. Je courre pas vite pis de longue marche y’en auras pas. La longue marche vous savez ce que c’est? Regardez les chinois. Bon je m’excuse de pas être en mode graphique c’est toujours égocentrique. Voilà un poème c’est pas ce qu’il y a de mieux je l’ai pogné à ma sortie de l’usine à paysage.
Cœur de pierre
On t’appelle le rock
et aux enfers
tu cherche le rush
ous’qu’il est le stock
pis la misère le toc


Jour 9

Ce matin c’est tranquille à l’usine à paysage, y’a un artiste qui travaille, on discute musique, je crois que c’est un peu par politesse, manquerais plus que ça un gars qui se met à tirer du gun, méchante performance! Al Malik chante dans la sono. Les paysagistes ne sont pas là. J’aime bien le bruit de la ville même si dans mon quartier on meurt plus jeune à cause de la circulation. Les gens qui portent des écouteurs en marchant j’ai toujours trouvé ça schizophrénique sans parler des égarés qui parlent tout seul ou sur bluethoot. I am not a criminal pis la police rie de moé. J’ai perdus ma carte guichet et engueulé la caissière. Je pense que je vais faire un beau tag à la caisse. Les affiches tombent. Je mange le vieux croissant qui reste. Je sais pas combien y’a de dépendant affectif à l’usine à paysage. Au moins un moi… Follow the guide through the méandres… L’artiste… L’artisse… Voir des performances partout c’est moi. Les conversations sur la bière ça m’intéresse pas. J’ai fait le tour de la question assez longtemps merci! Aujourd’hui à l’usine à paysage je suis un accident de travail, accident de santé mentale. Les flos me spottent comme un b.s. Tu pense que parce que ( c’est très laid) je fume pas de pot pis je boé pas de bière, je suis une estie de charogne t’a le droit!!! Accablé par le sommeil je tombe. On me relèveras mort. Audrey quand diras tu « cessez tout ce bruit son âme… » Devant l’usine le bruit cesse jamais. Les fumeux de pot la petite pègre je connais ça. Effectivement et affectivement ils détruisent. Un joint c’est pas grave mais l’escalade… Ta yeule MonOnk!!! La drogue l’alcool je trouve ça très conformiste conditionné.

Chez moi la nuit

Bon! Juste pour signaler à Audrey que sa toile sur fond noir elle devrait l’abandonner et se reposer. Quand à Alexi son bonhomme avec un crayon dans le cul, c’est une vieille idée me semble qu’il y a mieux à faire. Quand au crèmage sur le mur, moi j’exploiterai plutôt les abats de porc les viscères, du bon vieux sang de cochon comme on s’en fait quand on a rien a faire.


Jour 10

Le robineux me dis « va t’en estie de potache! » J’arrive à l’usine à paysage, l’aménageur est là, il travaille. C’est samedi, devant la bonne femme gueule sur les enfants. Je suis très ouvrier. Ce matin j’ai marché. On vas pas à la chasse aux mots comme on va à la pêche. « No pimps no whore! ». Le déménageur a une toux de cocaïne. Le paysage c’est pas des mathématique. Une jeune femme est passée dehors deux gars vendent des appareils électro ménagers. L’art contemporain je devrais fermer ma yeule là-dessus. Je suis le Gratton de Falardeau. Les aménageurs composent une partition. Je me décrotte le nez…Potache… La lessiveuse a plus de bearing. Tout ça peux se revirer contre moé. Les pales des ventilateurs tournent et je regarde le plafond. C’est quoi des mesures d’échelle? La distance entre le plafond et la corde? Y’a pas mort d’homme à l’usine à paysage c’est important. Mes vieux et éternel fantômes m’embrasent. Y’a tu moyen de comparer les roulements à billes à des neurones et des synapses ensablé dans l’usine à paysage. Je fait ce que j’ai a faire peux importe le sens, voilà un poème…

La shop

La shop c’est huit heures qui commencent à sept heures et demie avec quinze minutes de break à neuf heures pour manger des chips et boire une liqueur. La shop c’est huit heures a balayer a ramasser des copeaux de métal sans les mélanger parce que même la scrap ça se vend. La shop c’est huit heures a débeurrer des pièces pour les envoyer à l’inspection et les voir revenir parce qu’ils ont pas passé le test. La shop c’est huit heures a dire des niaiseries parce quand on travaille on ne parle pas. La shop c’est huit heures a torcher les toilettes la cafétéria. La shop c’est ne pas pouvoir en sortir parce qu’on attend le chèque de paye. La shop c’est huit heures dans le bruit et la sueur. La shop c’est pleurer pour les mineurs. La shop c’est l’avenir bouché. La shop c’est travailler comme un condamnée. La shop c’est trouver plate la chanson de Charlebois. La shop la maudite shop c’est ce qui m’a fait manger les sous-marins de la cantine mobile et boère de la bière aux topless. La shop c’est attendre la négociation syndicale pour avoir trente sous de plus de l’heure. La shop c’est les gros rats gras dans les poubelles. La shop c’est le gérant dans son bureau vitré qui surveille la production. La shop c’est produire égal malade pas malade. La shop c’est prendre son char sans savoir ou aller parce que demain on y retourne. La shop c’est pas de la poésie deboutte huit heures avec une pause à midi. La shop c’est jamais assez vite c’est le foreman qui dis scrappe pas le morceau. La shop c’est faire des mitraillettes pis d’autres pièces. La shop c’est le crédit pis la carte de punch sans dire un mot. La shop c’est être un numéro si t’est pas content tu sais ce qui te reste a faire… La shop c’est se faire slaquer parce que de l’ouvrage y’en a pu trop. La shop c’est la misère quand t’est pas boss quand t’est nono. La shop c’est les machines, les robots et le propriétaire qui en veux trop. La shop le prolétaire y connais pas le mot. La shop c’est demander a boère quand y’a pu d’eau. La shop c’est les toilettes et les dessins porno. La shop c’est le Joe Louis l’après midi. La shop c’est tchèker l’heure à toute les demie heures pour sacrer son camp au plus tôt. La shop c’est la graisse pis l’huile pis les couteaux. La shop c’est manquer d’air quand il fait beau. La shop de quoi ça l’air une cigarette et au boulot. La shop c’étais mon aire de sale cabot. La shop, la shop, la shop.


Jour 11

Final

Je vous tire ma révérence! Perdre ma carte guichet une fois ça va mais le porte monnaie c’est trop. Ça plaira pas au future maîtresse d’école, enseignante, chargées de cours, professeur, les arnaques ça me tue. Votre criss de shop vous pouvez vous la carrez là ou vous savez… Cet après midi on se serait cru au salon de madame Beauchemin et l’autre qui dis que j’écris comme rodolphe. Bein voyons! J’ai tourné autour de l’usine toute la journée, ai laissé traîner mon sac comme le digne représentant de la population, comme le poisson qu’on s’apprête a ferrer. Vos trips de trentenaire désoeuvré me font chier, pas une pour sucer, pas une pour s’ouvrir les jambes pis je m’en crisse. Oui je suis frustré et encore je me crisse de ce que vous pensez. Je ramerai pas plus longtemps dans votre galère. Je me plaçais à l’abri du vent dans l’usine à paysage. Les cœurs de pierre que vous êtes sont incapables d’être franche. J’ai fait le bozo. Ce serait vous faire trop d’honneur que vous traitez de mal baisée. Les pignoufs qui vous baisent sont pas foutus de faire la différence entre papier cul et livre. Que vous disiez Bernard le renard, Bernard aime l’art peut m’importe, vos fumisteries j’en ai assez.

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